Remplacement des roulements sur tour Graziano SAG 508

Merci.

Mais en fait, c'est là que ça commence vraiment...

Si j'oublie la moindre rondelle au remontage, il faudra tout recommencer...

................Loi de Murphy : "C est quand tu as enfin fini de repositionner les 40 vis de la face avant, que tu t’aperçois que tu as oublié le joint ! " ......
Je souhaite que cela ne t'arrive pas !!! (je fais toujours des croquis au démontage et des photos,; ça aide au remontage ! ....)
Cdlt

Toutes les pièces nécessaires sont disponibles.

Après avoir remonté le roulement intérieur du demi-arbre d'entrainement de la broche, remise en place de ce demi-arbre. Pour y parvenir, il faut enclancher la vitesse 80 et manoeuvrer l'embrayage de la vis mère. On a l'impression que l'arbre ne passera jamais. Et sans savoir vraiment pourquoi, il finit par rentrer...



Le pignon du haut est celui qui part à droite quand on enclanche la vitesse 80, celui du bas est celui de la vis mère, ici entre la position embrayée et la position débrayée.

Remontage à la presse du second roulement neuf du demi-arbre dans le fourreau.



J'ai pris des roulements FAG (INA.) Je n'ai pas trop envie de devoir recommencer tout ce bazar si un roulement chinois lâchait dans trois ans...

Montage dans la poupée fixe du fourreau équipé du roulement et d'un joint neuf.



Référence joint torique : 79 x 5

Finalement, le joint (bien graissé) rentre assez facilement malgré la forme particulière de l'entrée de l'alésage. On peut l'aider à prendre sa place avec un tournevis. Dès que le joint est rentré, ne pas enfoncer plus le fourreau sans s'inquiéter de l'accostage du demi-arbre avec la cage intérieure du roulement.

L'accostage du roulement par le demi-arbre est un peu compliqué parce que c'est un roulement-rotule. Idéalement, il vaudrait mieux avoir un aide pour l'orienter. mais en s'y reprenant à plusieurs fois et progressivement, c'est possible seul. Si le chanfrein d'entrée de l'arbre était porté à 60 degrés au lieu de 45, l'accostage serait plus aisé.

Une fois le fourreau en place, il faut parfaire son orientation et mettre en phase les deux demis-taraudages de la vis d'immobilisation entre cuir et chair. ça demande un peu de patience et quelques itérations. Il faut jouer de l'extracteur et du maillet à plusieurs reprises.



Montage de la vis d'immobilisation et de la plaque arrêt-roulement avant.



Fin de la remise en état du demi-arbre.

Préparation en vue du remontage de la broche

Nettoyage de la plaque de poussée à ressort du roulement arrière.



Les ressorts compensent les dilatations différentielles entre broche et poupée mobile. La localisation de la broche est donnée uniquement par le roulement à double rangée de rouleaux coniques avant. Le roulement intermédiaire et le roulement arrière ne servent qu'à rigidifier le montage.

La bague extérieure du roulement arrière est remise en place en exerçant une traction sur la plaque arrête roulement à ressorts avec les quatre vis longues qui ont été utilisées lors du démontage.





Attention : entre les ressorts et la bague, il y a une rondelle d'appui. D'abord, il ne faut pas l'oublier. Ensuite, il faut la centrer par rapport à l'alésage dans lequel on monte la bague extérieure du roulement. C'est assez difficile parce qu'il y peu de jeu radial. On fait ça au toucher en passant le doigt à l'intérieur du montage puisque la rondelle se trouve cachée par la plaque à ressorts.



Puis remplacement des vis longues par les quatre vis d'origine.

A l'avant, fabrication d'un joint neuf en caoutchouc pour le couvercle qui se trouve derrière le moyeu Camlock. Pris dans une chambre à air de camion.



Sur la broche

Remontage des deux vis entre cuir et chair de la grande roue dentée (il n'était pas nécessaire de les démonter.)



Et nettoyage avec toilage au 400 de l'alésage et du logement de clavette. Lubrification à la graisse NLGI EP0.

Nettoyage, toilage et graissage de toutes les autres pièces de la broche.

Montage à blanc de la broche.



Fin des travaux pour aujourd'hui. Il faut être deux pour pouvoir continuer.

Les vidanges sont faites. L'interieur de la poupée fixe est propre. Frettage de la broche dans moins d'une heure.

La broche est au congélateur depuis 18 heures.

Les plaques électriques pour chauffer les roulements sont au taquet.

Collage des témoins de température sur les pièces exterieures.

Deux copains sont venus m'aider pour la mise en place de la broche congelée dans les roulements chauffés à 200 degrés.

On a eu besoin des 6 bras pour tout positionner dans la poupée.

Le serrage de l'écrou des roulements avant a été problématique. La clé spéciale fabriquée pour le démontage ne permettait pas le montage. On ne pouvait pas tourner l'écrou.

Finalement le problème a été résolu en bloquant l'écrou contre la poupée avec un outil réalisé à la fraiseuse et en tournant la broche puisqu'on ne pouvait pas tourner l'écrou. Une idée de l'un de mes amis qui s'est révélée excellente.

Pour les autres écrous, on a utilisé l'outillage fabriqué pour le démontage

La broche est en place



20 litres d'huile neuve spéciale Condat Aeropress XR46 ont été mis dans les trois carters. Aucun n'est au niveau. Il va falloir commander à l'usine  un second tonnelet d'huile neuve.

Néanmoins, le tour fonctionne. Le bruit de roulement a disparu.

La réparation est quasiment terminée.

C'est quand même un chantier que je déconseille à un mécanicien qui ne dispose pas d'expérience, de beaucoup d'outillage.et de copains dévoués.

TRD a écrit:C'est quand même un chantier que je déconseille à un mécanicien qui ne dispose pas d'expérience, de beaucoup d'outillage.et de copains dévoués.

c'est drôle, mais j'allais plus ou moins faire cette remarque

PS:

Bonsoir
J'avoue que j'aurais une "grosse peur" de tout foirer !....Bravo pour cette" expérience" que tu as menée de "main de maître"
Cordialement

Finalement, quand on sait comment c'est monté, ce n'est pas très compliqué. La difficulté vient surtout du poids des pièces.

D'après ce que j'ai pu lire, le démontage remontage d'une Huron MU6 serait dix fois plus compliqué. Et une Huron, c'est 35% plus lourd...

Je me suis tapé avec mon père deux fois la table d'une grosse Gambin, c'est pas de la tarte non plus. Surtout parce qu'à l'époque je n'avais pas autant d'outillage.

Et sur ce tour, j'avais dejà démonté il y a pas loin de 30 ans le traînard pour le compte de son ancien propriétaire. Techniquement, ce n'est pas trés compliqué. Mais les pièces sont horriblement lourdes. On avait tout déposé à la main. Ça aurait été une partie de rigolade si on avait eu un transpalette.

Mais jeune et fou, ça va souvent de paire...


Pas étonnant que maintenant j'aie toujours mal au dos...

Je suis resté croché / scotché sur ce post Graziano... une belle épopée! Chapeau bas! Et effectivement réservé aux grands pro! ...  donc pas pour moi!
Une curiosité... comment as tu détecté ce problème de roulement... au bruit uniquement ou à la main on sentait une irrégularité ? car au bruit si c'est juste le début d'un soucis roulement ca doit pas être évident si on ne connait pas le bruit usuel/habituel...
Ah oui encore une question... cette étape finale chauffe/thermochaud-froid... était il indispensable ... je veux dire c'est impossible de manière normale/simple ?

Un roulement qui ronronne est en train de lâcher. C'est facile à reperer à l'oreille.

Il y a des choses bien plus surprenantes. Un jour un sourd-muet m'a fait un sacré bazar pour que je monte dans la voiture de son copain sur le circuit de Ledenon.

Un muet qui te montre son oreille pour te faire comprendre qu'il y a un bruit qu'il ne peut pas entendre parce ce qu'il est sourd. Etonnant, non ?

J'ai fini par prendre sa place. Et a ma grande surprise j'ai constaté qu'un roulement de roue était en train de lâcher.

Le sourd avait senti les vibrations que nous ne ressentions pas. Mais le ronron, moi, je l'entendais chaque fois que le pilote coupait les gaz.

Monter les roulements en utilisant les effets thermomecaniques fait partie des usages. Je ne me suis probablement pas trop posé de question.

Un bague de roulement qui tourne par rapport à la charge doit être serrée ou par defaut collée. Sinon, la bague finit par tourner par effet "vers de terre qui rampe". Si la bague tourne, elle finit par user son alesage. Et ça, c'est le debut de la fin.