Rectification plane d’un élément de presse [USM Fabrication]
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Enfield- Administrateur
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Date d'inscription : 02/11/2010
Re: Rectification plane d’un élément de presse [USM Fabrication]
La rectification facile ?
Ce n'est pas du tout mon avis. Avis de rectifieur occasionnel , avis de client exigeant des meilleurs ateliers de rectification, avis de chercheur au C. N. R. S. sur cette thématique et avis de curieux qui a lu beaucoup de littérature internationale (hélas majoritairement en anglais.)
J'ai consacré pas mal de temps à ces activités. Et pourtant, j'ai l'impression que j'ai presque tout à apprendre tant c'est un vaste sujet.
Enlever de la matière n'est pas très compliqué. Mais obtenir des pieces metallurgiquement intègres, demande un très gros investissement en temps. On ne devient pas un bon rectifieur qui réussit tout ce qu'il entreprend en trois ans.
J'ajouterais que c'est une activité particulierement dangereuse. Surtout quand on travaille au plateau magnétique.
Si ça vous tente, demandez conseil à un type experimenté avant d'essayer.
Dans cette video, on rectifie une platine mince. En supposant qu'elle ait un peu de gauche au depart, , s'il est faible, le plateau magnetique va redresser la piece. On rectifie, on realise un plan. Mais des qu'on debride, l'élasticité du metal va recréer du gauche.
La rectification a sec a d'autres effets pervers. La couche superficielle s'echauffe souvent suffisamment pour provoquer un revenu. Les transformations microstructurales s'accompagnent de variations de volume (structures CC et CFC. ) Quand on rectifie la première face d'une piece mince la piece debridée sort souvent "en banane. "
Ici, ce n'était probablement pas le cas parce qu'on est dans un cas particulier. Un Z160CDV12 se trempe à l'air à 1030 °C et on lui fait subir un double revenu à 550 °C. Par consequent, le troisième revenu local provoqué par la rectification a un impact negligeable.
Par contre, rectifier à sec une piece mince qui aurait été revenue à 180 °C, c'est l'assurance de fabriquer une belle "banane". Et parfois de faire de belles tapures. Ça m'est déjà arrivé avec un 52100 (100C6 americain) ...
De mon experience (de client exigeant) les pires pieces sont celles qui sont cementees et rectifiees sur une seule face, arrosage ou pas. Les zones cémentées sont precontaintes en compression parce qu'elles sont fortement martensitiques (structure cubique centrée. ) Autrement formulé en langage d'atelier: " La piece à gonflé à la trempe".
La forme de la piece libre est liée à un équilibre de contraintes reparties sur toutes les faces. Lorsqu'on coupe une zone comprimée, la face devient concave des qu'on debride la piece. Une solution, c'est de rectifier les deux faces, même si le plan ne l'exige pas. Les deux zones comprimées étant éliminées, la planéité est meilleure.
Ce genre de deformation existe sur toutes les pieces trempees. Il a souvent un impact negligeable. Mais dans le cas de pieces cémentées, c'est tres different. En effet, la couche precontrainte en compression est nettement plus limitée en épaisseur sur les pieces cementées. Si on supprime 30% de cette couche, l'impact est nettement plus visible que lorsqu'on enlèle seulement 0,3 % de l'epaisseur d'une piece trempée dans la masse.
Pourquoi les bons menuisiers observent t'ils leur piece de bois avant de l'usiner pour prévoir les futures deformations et la plupart des mecaniciens ne le font-ils pas ? Justement parce qu'ils ne sont de bons mecaniciens...
Un vrai bon rectifieur adaptera ses methodes de travail en fonction de l'intégralité de la gamme d'usinage puisque c'est le seul moyen dont il dispose pour connaître l'histoire de sa piece. Et ça peu de mecaniciens savent le faire.
Le bon rectifieur, c'est celui qui s'interesse au passé pour prédire l'avenir et agir pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Le bon rectifieur n'est pas seulement un manuel. C'est aussi un type qui observe, comprend, apprend, et trouve des solutions. C'est un vrai métier à part entière. Comme beaucoup d'autres metiers dits "manuels", d'ailleurs.
Je le dis d'autant plus facilement que même si j'ai assez de compétence pour juger des resultats, je n'ai pas l'experience suffisante pour les obtenir. Chacun son métier. Rectifieur, c'est un très beau métier.
Ce n'est pas du tout mon avis. Avis de rectifieur occasionnel , avis de client exigeant des meilleurs ateliers de rectification, avis de chercheur au C. N. R. S. sur cette thématique et avis de curieux qui a lu beaucoup de littérature internationale (hélas majoritairement en anglais.)
J'ai consacré pas mal de temps à ces activités. Et pourtant, j'ai l'impression que j'ai presque tout à apprendre tant c'est un vaste sujet.
Enlever de la matière n'est pas très compliqué. Mais obtenir des pieces metallurgiquement intègres, demande un très gros investissement en temps. On ne devient pas un bon rectifieur qui réussit tout ce qu'il entreprend en trois ans.
J'ajouterais que c'est une activité particulierement dangereuse. Surtout quand on travaille au plateau magnétique.
Si ça vous tente, demandez conseil à un type experimenté avant d'essayer.
Dans cette video, on rectifie une platine mince. En supposant qu'elle ait un peu de gauche au depart, , s'il est faible, le plateau magnetique va redresser la piece. On rectifie, on realise un plan. Mais des qu'on debride, l'élasticité du metal va recréer du gauche.
La rectification a sec a d'autres effets pervers. La couche superficielle s'echauffe souvent suffisamment pour provoquer un revenu. Les transformations microstructurales s'accompagnent de variations de volume (structures CC et CFC. ) Quand on rectifie la première face d'une piece mince la piece debridée sort souvent "en banane. "
Ici, ce n'était probablement pas le cas parce qu'on est dans un cas particulier. Un Z160CDV12 se trempe à l'air à 1030 °C et on lui fait subir un double revenu à 550 °C. Par consequent, le troisième revenu local provoqué par la rectification a un impact negligeable.
Par contre, rectifier à sec une piece mince qui aurait été revenue à 180 °C, c'est l'assurance de fabriquer une belle "banane". Et parfois de faire de belles tapures. Ça m'est déjà arrivé avec un 52100 (100C6 americain) ...
De mon experience (de client exigeant) les pires pieces sont celles qui sont cementees et rectifiees sur une seule face, arrosage ou pas. Les zones cémentées sont precontaintes en compression parce qu'elles sont fortement martensitiques (structure cubique centrée. ) Autrement formulé en langage d'atelier: " La piece à gonflé à la trempe".
La forme de la piece libre est liée à un équilibre de contraintes reparties sur toutes les faces. Lorsqu'on coupe une zone comprimée, la face devient concave des qu'on debride la piece. Une solution, c'est de rectifier les deux faces, même si le plan ne l'exige pas. Les deux zones comprimées étant éliminées, la planéité est meilleure.
Ce genre de deformation existe sur toutes les pieces trempees. Il a souvent un impact negligeable. Mais dans le cas de pieces cémentées, c'est tres different. En effet, la couche precontrainte en compression est nettement plus limitée en épaisseur sur les pieces cementées. Si on supprime 30% de cette couche, l'impact est nettement plus visible que lorsqu'on enlèle seulement 0,3 % de l'epaisseur d'une piece trempée dans la masse.
Pourquoi les bons menuisiers observent t'ils leur piece de bois avant de l'usiner pour prévoir les futures deformations et la plupart des mecaniciens ne le font-ils pas ? Justement parce qu'ils ne sont de bons mecaniciens...
Un vrai bon rectifieur adaptera ses methodes de travail en fonction de l'intégralité de la gamme d'usinage puisque c'est le seul moyen dont il dispose pour connaître l'histoire de sa piece. Et ça peu de mecaniciens savent le faire.
Le bon rectifieur, c'est celui qui s'interesse au passé pour prédire l'avenir et agir pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Le bon rectifieur n'est pas seulement un manuel. C'est aussi un type qui observe, comprend, apprend, et trouve des solutions. C'est un vrai métier à part entière. Comme beaucoup d'autres metiers dits "manuels", d'ailleurs.
Je le dis d'autant plus facilement que même si j'ai assez de compétence pour juger des resultats, je n'ai pas l'experience suffisante pour les obtenir. Chacun son métier. Rectifieur, c'est un très beau métier.
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La théorie c'est quand on sait presque tout et que rien ne fonctionne.
La pratique c'est quand tout marche à merveille et que personne ne sait pourquoi.
Albert EINSTEIN
TRD- Modérateur
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Date d'inscription : 11/08/2010
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