Petit délire sur l'affûtage

Il y a encore pas mal d'affûteuses Mikron à cames en fonction, ce sont des machines qui se négocient à plus 2'500€ quand même si on en trouve une.
Là j'ai une petite affûteuse en chantier pour moi que je montrerai en fonction lorsque j'y aurai amélioré la motorisation, sans marque, et aussi prévue pour tenir le centième mais en version de table.

On trouve des affûteuse pour chaînes de tronçonneuse, que l'on peut adapter, il y a déjà la motorisation,choisir les meules et réaliser le porte outil ,je sais "en base manuelle" ce n'est pas évident, c'est à dire "a la lime " au plus mal,,,
Cordialement   

Voilà, je continue ce post avec des photos d'un support d'outils à affûter qui est un peu la Rolls dans ce domaine vu la précision totale du montage et l'emploi de pinces W20 pour la concentricité.







A l'arrière se trouve le diviseur, qui est très facile à reproduire si on a besoin de divisions ne se trouvant pas sur le modèle classique à 12 divisions qui est monté sur ces photos.

Puis un montage destiné à affûter des lames d'outils de tour à profil constant avec un précision de moins d'un degré d'erreur, il permet ainsi de ne pas massacrer le Po comme on le voit trop souvent…  





Contrairement à ce qu'on peut croire, la meule est bien dressée, mais il y a encore les traces de passage du crayon de charpentier que j'emploie pour la contrôler, on maitrise parfaitement tous les angles, ce genre d'outils est très facile à faire soi-même, le prix de revient est de quelques € et même si cela peut sembler long à mettre en œuvre, lorsqu'on travaille des aciers de plus de 60kg. la différence se fait sentir sur la fréquence entre deux affûtages, de plus comme il est très important que les traces de meule soient bien dans le sens de la coupe et pas en perpendiculaire pour ne pas diminuer la résistance de l'arête de coupe, c'est impossible de faire faux avec ce type de montage(et on ne se brule pas les doigts en plus).

Très bien réalisé ton montage  , ajoutes une loupe qui proviendrait d'un objectif d'appareil de cinéma et une lumière halogène, genre lampe de bureau à basse tension, tu trouveras cela plus aisé encore pour affûter, un micro arrosage avec une pompe de condensat de clim et tu seras aux anges,    
j'en suis arrivé à cela avec "mes vieux yeux" idem pour les autres machines tour et fraiseuse, je déplace les accessoires précités!!!   

J'ai beaucoup mieux que la loupe, un viseur d'affûteuse apochromatique à quadrillage pour respecter les angles(que je déplace sur les tourets vu que je n'en possède qu'un), de toute manière on ne peut pas influer sur l'affûtage avec ce moyen basique autrement que par la pression de la main puis la comparaison, les réglages sont faits au calibre ou à la jauge d'angle avant de commencer.  

Par contre jamais de pompe ou de refroidissement par projection sur une affûteuse de précision comme la tête illustrée, les ajustages n'y survivront pas, là nous ne sommes pas dans les montages classiques des machines industrielles, mais dans un montage équivalent à une poupée de tour au niveau des jeux(le W20 ne supporte aucun encrassement), donc toute introduction forcée est à proscrire et c'est le doigté de l'opérateur qui gère l'échauffement.
De toute manière sur du 2mm. HSS par exemple le choc thermique important que cause un simple refroidissement à l'air comprimé suffit à générer des zones fragiles sur l'arête, et je n'ose pas penser à l'encrassement de la meule, les meules blanches fines sont plus que sensibles, il faut même plutôt les rafraichir trop souvent à mon gré, heureusement que j'en possède un stock.
J'ai bien eu l'occasion de voir comment fonctionnent les machines d'affûtage industriel chez mon ami affûteur pro, ce ne sont pas du tout les mêmes liants et il n'y a plus d'intervention humaine directe, tout se fait par écran, là il doit refroidir, mais il met moins de deux minutes pour affûter une fraise listel compris et moins je mets un quart d'heure minimum…
La prochaine fois que je mets en route l'affûteuse à disque diamant sous liquide je referai des photos de ce que j'emploie comme support, mais c'est quasiment tout le temps à main levée vu les ennuis que cause la boue de liant et de diamant.  

cela se comprend,, la logique de précision est différente, c'était à l'époque,de la préhistoire, je vais dire,quand on arrivait à 0,01mm en traditionnel c'est que l'on avait bien travaillé... comme l'outil de finition donne la précision... tout est là en fait, tout est lié à l'affûtage, belle coupe, belle finition, pas d'échauffement, voilà les secrets de l'usinage, comme je le conçois du moins,
Au plaisir de te lire, Okapi   

Oui, tandis que maintenant, même sur mon tour le plus gros qui a son bon siècle, le centième est tenu sans problème, les matériaux ont évolué, et aussi les méthodes de mesure, la lunette de réglage d'outil au centième n'est pas non plus dans tous les ateliers, question d'utilisation et de besoins.

Nous avons eu une discussion très intéressante notamment avec Lil sur un autre post, concernant la précision, et la différence entre les théories et l'application au quotidien de méthodes, il y a une sorte de "règle" de valeurs de travail au niveau des tolérances qui dépendent de l'ouvrier et qui sont à un univers des nouveaux théoriciens issus de Google, les praticiens parlent un autre langage grâce à leurs acquis et aux nouveaux moyens à disposition.

La plupart du temps les erreurs de cotes et les malfaçons de l'état de surface SONT dues au manque d'application lors de l'affûtage, nous sommes totalement d'accord(nous parlons bien sur d'usinage conventionnel).

Il est impossible d'avoir un état de surface de meilleure qualité que la finition de la surface de coupe, mais c'est une règle parfois difficile à faire entrer…  

Je veux aussi préciser que dans tout ce que je montre, l'investissement financier est très réduit, énormément de choses sortent soit de la récup soit sont construites maison.

Bon Matin Pierre   

Sans être issue du monde de la mécanique, je constate que nos générations ont un avantage énorme sur celles de nos enfants :
- Nous avons connu les machines traditionnelles que nous continuons d'utiliser avec bonheur et productivité.
- Nous connaissons les machines numériques que nous utilisons avec bonheur et performances industrielles.

La combinaison des deux permet une mise en oeuvre très rapide d'un projet.
Entre la R&D, le prototype, la pré-série, les qualifications diverses (vieillissement, etc ...)  et la production industrielle, il peut ne s'écouler que quelques semaines avec un recourt à toutes les technologies traditionnelles et numériques.

Comment feront les générations futures lorsque déjà elles sont comme une poule devant un couteau face à un HBX 360, une Deckel, etc ...
Comme précédemment évoqué, je ne parle même pas d'affûtage :
" Ah bon, parce que les outils ne sont pas livrés affûtés chez le marchand "   .
Ce serait risible si ce n'était pas aussi affligeant.

Pour fréquenter les Suisses, je pense que vous avez su garder cette Culture Industrielle qui permet à cette petite nation (par la taille) de nous en remontrer dans bien des domaines de la belle mécanique ...

Amitiés

J'admire les ouvriers qui affûtent correctement leurs outils coupants, à main levée ou avec un guide ,
en fonction de leurs besoins. C'est tout un art !
Je  tente l'affûtage occasionnellement, mes résultats sont décourageant au risque de
ne pas réussir le travail à réaliser.
L'outil à plaquettes jetables, la lame à tronçonner à inserts fait gagner du temps.
Je compare le barreau HSS à meuler à la plume d'oie que l'on taille et que l'on trempe dans l'encrier avant d'écrire.
C'est difficile de résister à la facilité.
Tailler son crayon de bois, c'est bien, mais c'est toutes les 30 secondes et le trait n'a jamais le même largeur !
Reconnaissons le bon travail accompli.
D.P.

En fait c'est beaucoup plus simple qu'il n'y paraît, mais 90% des cas à problèmes que je vois viennent des pierres qui sont mauvaises, soit la fausse qualité, le grain qui ne convient pas et mal dressées et jamais rafraichies, il ne faut pas se leurrer, la plaquette n'est une solution que si on fait des opérations simples, après soit on est un Rothschild pour avoir des Po et des plaquettes de toutes formes imaginables, soit on se met à la meule.
Question durée de vie, un outil en Hss, puis un outil HSSCo ne tiendront pas sur un acier très dur tels qu'utilisé dans l'industrie actuellement, mais sur un acier à problèmes tel que l'amateur récupère au hasard dans sa caisse de chutes, les plaquettes vont éclater lors de l'écroutage déjà, puis on aura un état de surface aléatoire, alors que le HssCo passera très bien au travers, et supporte du copeau bleu voire plus sans broncher, le Hss demande un peu plus de soins, et sera adapté à l'usage et la finition nécessaires en quelques minutes.

Il est bien clair que j'ai taillé des outils Hss à main levée de manière plutôt primaire lorsqu'il fallait dépanner, du style tourner une soudure à la baguette Spezial qui tue toutes les plaquettes courantes, ou que l'état de surface ne demande pas un poli exemplaire mais qu'il faut faire très vite, de même tous mes outils pour le bois sont faits à main levée pour aller plus vite(je en parle pas de tour à bois, là je m'applique).

Là je montre des techniques qui permettent surtout la répétitivité, car c'est le problème lorsqu'on doit refaire un travail, si on a marqué les réglages dans son carnet d'atelier, c'est l'affaire de quelques minutes pour reproduire la configuration, alors qu'au petit bonheur et sans jauges c'est plutôt long et ch…  

Là tête multipositions montrée n'est pas nécessaire à tout prix, c'est plus un confort et un gain de temps, on peut faire très simple +bon marché et aussi bien mais moins rapidement.  

Bonjour okapi
Je découvre votre sujet que je trouve très intéressant, mais il y a une chose qui m'échappe:
Dans votre message du 12/03, je me demande comment est utilisé l'outil que vous venez d'affuter.
Au plaisir de vous lire.