Présentation

Bonjour,
Je suis tombé dans la mécanique très jeune en réparant mes vélos et ceux de mes copains. Cela m'a emmener jusqu'à un BTS de construction mécanique (usinage) en 1982 et à construire mon propre cadre de vélo à l'époque pour faire le tour du monde en 1984 ! Depuis je n'ai plus quitté le vélo et sa fabrication puisque j'en ai fait mon métier. Construire des cadres en tubes d'acier haut de gamme, implique des moyens d'usinages et surtout de positionnement des tubes particuliers.
Je suis donc équipé d'une petite fraiseuse Crouzet pour gruger mes tubes et d'un tour Vernier TV280 pour la reprise de certaines pièces comme les boites de pédaliers et les têtes de fourches. Mon tour Vernier acheté très récemment remplace un petit Précis qu'avait depuis 35 ans. J'ai aussi un grand marbre d'ajusteur de 2mx1m qui pèse dans le 800kg sur lequel j'abloque mes montages de fabrication de cadres et qui me sert aussi à controler leur géométrie et à les dégauchir.




François

Bienvenue sur Passion-usinages.

Gruger proprement du tube mince chrome-molybdene à la fraise, c'est difficile. J'ai fait pas mal de triangles de monoplaces de piste pour le savoir. Comment fais-tu pour eviter que le tube se deforme ? Tu le remplis ? Avec quoi ?

J'ai fini par arrêter parce que les autos modernes ont des tubes ovales. Je preferais ajuster à la main, parce que la fraise ovale c'est comme le foret coudé, ça reste à inventer...

Je ne mets rien dans les tubes pour les gruger. Je travaille au plus près du bridage et en avance manuelle, les tubes ne se déforment pas du tout parce que justement l'acier est costaud 80 à 90 kg pour les chromo non traités et entre 120 et 140kg/mm2 pour les traités ( pas forcément du chromo d'ailleurs car certains sont auto-trempants comme le Reynolds 853). J'utilise des scies cloche Starett qui sont plutôt à dentures fines... dire que ça se passe toujours bien n'est pas tout à fait vrai, parfois la fraise/scie se bloque car volontairement les courroies entre moteur et broche ne sont pas très tendues et dans de rares cas le tube se déchire ou la fraise perd des dents ! Sur des tubes très chers et très fins en inox martensitique, je préfère gruger à la main avec scie et limes avec patron imprimé avec le logiciel tubemitter ou avec mon logiciel de dessin vélo Bikecad

La resistance de l'acier ne change pas grand-chose. Bien sûr ll faut plus d'effort pour deformer un acier à haute limite elastique, mais il faut plus d'effort pour le couper et exactement dans les mêmes proportions.

Ce qui doit bien ameliorer ce sont les scies cloches. J'ai toujours utilisé des fraises deux tailles et ça se passe mal une fois sur dix, même en avançant lentement. Forcement avec une scie cloche, l'avance est axiale. Moi, j'ai toujours travaillé en avance radiale et je me rends compte que c'était une erreur.
L'inconvenient des scies cloches c'est peut-être des ruptures d'arbres qui en general n'aiment pas les efforts radiaux. Et forcement quand on gruge, les efforts de coupe ne sont pas symétriques.
Tu utilises quel montage ?
Scies carbure ou M42 ?

J'utilise des scies cloche Starrett en HSS bi-métal https://fr.rs-online.com/web/p/scies-cloches-et-foret-a-centrer/0615084?gb=s  , les arbres sont avec Ø étagés et queue SDS que j'ai repris au tour pour les passer à Ø 12 ou 14mm  (suivant la marque) pour les prendre au plus court dans les pinces type Schaublin w20 qui montent dans la broche Crouzet . Il n'y a que très peu de porte à faux entre la scie cloche et la pince de broche et je n'ai jamais eu de casse d'arbre .
Contrairement à la photo précédente, je travaille à présent avec la tête verticale et l'étau monté sur une table inclinable (photo sur 1er post) ... mais ça ne change rien si ce n'est des démontages/remontages moins fréquent de la tête verticale et une course verticale de la table tout de même plus confortable que les petits 75 mm du transversal

Bi-metal, c'est tres probablement du M42.

Plus d'infos sur mon  blog ici :

https://thomas-racing.blog4ever.com/blog/usinage-a-l-outil-premiere-partie-les-materiaux-des-outils

Tant mieux si les arbres ne cassent pas. Moi j'en ai cassé plusieurs en decoupant des rondelles dans des toles 25CD4, avec des cloches carbure.

pour les cloche  j'utilise du lenox  pour la pose des arceaux  et  perçage  gros diamètre      120 à ce jour  

pour la découpe de tôlerie   et  grugeage  des tubes  


ce qui et  utile  sont  les grugeuse  à bande   avec  les olive  ..... pour les finition  cela permet  de passé des tube biscornue   ou des retouche angle  

si tu ne va pas trop vite pas de risque  de trempe  


les cloche  la durabilité  et  lié à la vitesse et couple de la machine     lent  et  régulier  sinon les dent.....et une lub huile complète    

les truc  style wd et  autres  ça résiste pas   et la cloche  brule  et  c'est finis  

   bon ça fume mais depuis je change plus de cloche  même sur des plaque acier     ....je voie quand elle sont usé parceque  et  ont tendance à coincé dans les tôle elle perde leur avoyage

Les tubes d'arceaux, c'est epais. C'est plus facile.

Mais un triangle de monoplace, ça fait un millimetre d'epaisseur. Ça se met à vibrer. Si une dent se présente au mauvais moment, elle prend beaucoup plus de matiere que les autres et c'est là que ça part en vrille.

Les triangles de monoplaces sont volontairement fins même si ce n'est pas un problème de poids. Il faut que ça dégage en cas de choc pour proteger le reste. Un triangle, c'est 500 Euros. Un porte-moyeu 2500. Une coque carbone, c'est au moins 15 000 ! Plus la peinture.

Et un pilote ? Faut demander à Ayrton Senna ce qu'il en pense...

TRD a écrit:Bi-metal, c'est tres probablement du M42.

Plus d'infos sur mon  blog ici :

https://thomas-racing.blog4ever.com/blog/usinage-a-l-outil-premiere-partie-les-materiaux-des-outils

Tant mieux si les arbres ne cassent pas. Moi j'en ai cassé plusieurs en decoupant des rondelles dans des toles 25CD4, avec des cloches carbure.

Ouah ! quelle mine de renseignements votre site !  ... j'y avais trouvé des renseignements, via une recherche Google, lors de l'achat récent de mon tour Vernier ! Merci

C'est fait pour ça.

Ce que je sais, je le tiens en grande partie de ce que des anciens m'ont appris et un peu seulement de mon expérience. Alors maintenant, je transmets à mon tour en esperant que d'autres apporteront à nouveaux quelques pierres à l'édifice.

Je tiens vraiment à ce que notre patrimoine industriel soit conservé. C'est près de 2000 ans de travail de mécaniciens, metallurgistes, inventeurs. Elite scientifique ou simples ouvriers observateurs, beaucoup de gens ont apporté leur contribution à notre essor technologique. On ne peut pas enterrer ça en une seule génération. Nous pensons être à l'ère de la communication et pourtant moi, je pense que le savoir n'a jamais été autant en danger. Internet ne doit pas devenir le vecteur d'une pensée unique dogmatique dénuée de fondements expérimentaux. Ça, ce n'est plus de la science, mais de la religion. La religion est basée sur la croyance, elle n'a pas besoin d'être justifiée. La technique se fonde sur une approche scientifique où tout doit être vérifiable et vérifié.

Avec ce blog, je respecte simplement l'engagement que j'avais pris dans ma lettre de motivation pour mon accès au cursus d'ingenieur CNAM :

" Le savoir qui me sera donné, je me ferai un devoir de le répandre à mon tour. "

Je tiens parole.

J'avoue que la majorité des ingenieurs du XXIème siecle que j'ai rencontrés m'ont fortement déçus. Peu sont curieux. Beaucoup de bons adeptes, de bons croyants, mais peu cherchent des explications.