[résolu]Renovation Degauchisseuse Guilliet 410

Aujourd'hui fin de la fabrication du support de l'armoire electrique, mise en appret et premiere couche de peinture.




Nettoyage et derouillage des glissieres de tables qui comportent des rainures de graissage taillées manuellement. On voit bien le travail de "sculpture" réalisé par l'ouvrier.



Chaque pièce est unique.

Une glissiere avant remontée avec de belles vis CHc M16 neuves à la place des vis forgees main et filetees à l'outil.




Pour les glissieres arrieres, il faut en plus refaire les dispositifs de reglage des lardons.




Repose du palier arriere sur le bâti, avec des vis neuves en "qui brille".




Montage du joint à lèvres neuf dans la plaque de fond de palier speciale fabriquée le mois passé et repose sur l'arbre. Tout se monte parfaitement.

Ce n'est pas le cas du gros roulement neuf de 50 x 130. L'ancien avait été extrait au forceps et, evidemment, le nouveau ne rentre pas sur l'arbre.

Petit sejour d'une heure au four. Le nitrile des joints resiste à 120 degres C. Donc reglage du four à 100.



Pendant que le roulement chauffe, montage de la glissiere commandee sur le protecteur de lames fabriqué le mois passé.



Le roulement chaud rentre sans effort jusqu'à l'epaulement de l'arbre.



Il n'y a plus qu'à attendre qu'il refroidisse pour l'inserer demain dans le palier.

Bonjour TRD,

Pour un roulement de cette taille, à combien estimes-tu la dilatation de l'alésage à 100 ° ?
D'avance merci pour ton info.

Félicitations pour cette rénovation et pour toutes les explications chiffrées et incontestables que tu nous apportes chaque jour.

Papeteme

Tout d'abord, je voudrais insister sur un point qui desoriente beaucoup de gens. Quand une pièce se dilate les trous qu'elle contient se dilatent aussi. Et c'est facile à comprendre. Si on s'interesse à la circonference du trou et qu'on l'imagine "déroulée" en ligne droite, on conçoit bien qu'elle s'allonge quand la temperature augmente. Si la circonference augmente, le diametre du trou aussi...


L'acier se dilate de 11 x 10 exposant moins six par degres C
c'est à dire qu 'un metre augmente de 11 micron par degré Celcius.

Pour un alesage de 50 mm et une elevation de temperature de 90 degres (100 - 10 degres dans le garage ou est remisee la machine) : 11 x 50 x 90 / 1000  = 49,5 microns.

Pour les alliages d'aluminium, le coefficient est à peu pres double. Le frettage est donc encore plus facile.

On peut realiser beaucoup d'assemblages tres solides par cette methode. Et ils peuvent transmettre de gros efforts. Par exemple, les pignons de 3eme et de 4eme d'une R5 turbo Maxi groupe B, 350 chevaux, 43 metres- kilo passent plus de 100 metres-kilos au couple conique compte tenu de la reduction de la boite à vitesses avec à peu pres 50 microns de serrage sur un diamètre d'à peu pres 35 mm.




Lors de la conception d'un assemblage fretté, il faut verifier que la contrainte de frettage ne fera par rompre une pièce. Le calcul est relativement compliqué. Bien que ce ne soit en fait  que des regles de trois, il est assez long. Disons un quart d'heure pour un bon technicien.

Cependant, pour les pieces massives en acier on ne le fait pas toujours. Pour la fonte et les alliages d'aluminium, surtout de fonderie, c'est indispensable.

TRD a écrit:


L'acier se dilate de 11 x 10 exposant moins six par degres C
c'est à dire qu 'un metre augmente de 11 micron par degré Celcius.

Pour un alesage de 50 mm et une elevation de temperature de 90 degres (100 - 10 degres dans le garage ou est remisee la machine) : 11 x 50 x 90 / 1000  = 49,5 microns.

.

Merci TRD pour ta rapide et complète réponse.

Je vais essayer de retenir ta comparaison avec le mètre en simplifiant : pour 1 mètre l'allongement est de 1/100ème par degré.
Je ne pensais pas que pour 50 on arrive à 5/100 en chauffant seulement à 100°.
L'arbre stocké un moment dans le congélateur à moins 20 serait encore le moyen de gagner 1,5/00 (congel bahut très courant à la campagne)
Bonne continuation
Papeteme

Les methodes les plus couramment utilisees :

Pour les alesages

Four industriel ou menager de 100 à 250 degres. Compatible alliages d'aluminium.
Plaque à induction + fil d'etain. Quand l'etain fond, la piece est à a 240 degres uniquement sur aciers
Plaque electrique à resistance de cuisiniere + fil d'etain
Friteuse electrique + huile de 150 a 180 degres tous matériaux
Bassine alu plus huile de vidange sur gaz. Ça pue, c'est dangereux mais ça peut monter a 250 degres C rapidement. Par contre maitrise de la temperature aleatoire. Paradoxalement, c'est celle que j'ai le plus utilisée.
Chauffe-roulement à induction.  Utilise en maintenance industrielle.
Chauffe au chalumeau. Utilisee surtout pour demontage car pas de maitrise de ls temperature. Application principale : boulons grippés qu'on porte au rouge (800 degres.) Utilisation courante sur tubes d'echappement grippés.

Pour les aciers trempés (notamment les engrenages) ne pas depasser la temperature du revenu. Si elle est inconnue ne pas depasser 200 degres.


Pour les arbres

Azote liquide (-196 degres) Procede rapide industriel et artisanal. C'est la technique la plus employee.
Congelateur à fond. Procédé lent et peu efficace. Je ne l'ai essayé qu'une fois (sur la broche de mon tour. ) Décevant.

Bombes aerosol de givrage. Jamais testé. Peut etre applicable sur pieces de micromecanique ?


Pour demonter une bague exterieure de roulement HS. On soude à l'interieur. En refroidissant, la soudure retreint la bague qui sort ensuite facilement. Application courante : roulements de moyeux automobiles.

A droite, l'ecrou d'arbre d'origine bien massacré par les precedents proprietaires et achevé par mes soins.

A gauche, un ecrou M25 x 250 LH (pas à gauche) en classe 14 de 38 sur plats realisé ce matin.

Du temps que j'etais sur le tour, j'en ai fait deux. Si ça interesse quelqu'un un jour, je peux ceder l'ebauche du second. Reste à faire les six pans ou deux plats ou des encoches comme sur celui d'origine.

L'arbre est totalement remonté avec tous ses accessoires sauf les lames qui doivent d'abord passer à l'affutage. Le support du guide lateral aussi.



J'ai aussi remonté definitivement la coulisse verticale du protecteur de lames realisee avec du guidage Deutsche Star de recuperation. Elle prend appui sur l'ancien support cassé et refraisé.



Montage avec un axe neuf du support moteur décalé pour un bon alignement des poulies.



Et trois belles courroies neuves.



Je vais bientot attaquer le carter de courroies. Je n'ai pas de rouleuse. Si quelqu'un de la region de Lyon pouvait me rouler deux toles ça m'arrangerait bien. Sinon, je ferai un carter à facettes à la plieuse.

Ebauche du carter de courroies.

Finalement, j'ai roulé mes toles à la main.

Rajeunissement du dispositif de reglage de profondeur de passe.



L'armoire electrique est câblée et en place mais il me manque des cartouches fusibles. Ça commence à ressembler à une machine.



Devant l'armoire, on voit le porte filiere special bricolé pour aller dans les recoins de la machine. Seul, je n'ai pas la force de soulever les tables. Chacune doit avoisiner 100 kg.

D'habitude, c'est les insectes xylophages qu'on redoute dans les ateliers de menuiserie parce qu'ils mangent la baraque. . Là, c'est le menuisier qui a bouffé le bord arriere de la table de sortie de la machine.





Je me demande bien pourquoi. En tout cas, c'est du boulot de "chapacan" comme disait un de mes copains disparu. Je repare le trou à la fibre de carbone.

Un petit "secret" pour demouler le carbone : utiliser ce truc.



C'est du tissu d'arrachage. Sans ça, le coffrage serait soudé de chez Soudé à la table et il faudrait jouer de la meuleuse pour l'enlever ensuite.

Le coffrage pret à recevoir la reparation,  avec son tissu d'arachage.




La zone reparee avant etuvage.



Et là, Rogntudju !

Mon matos d'etuvage qui n'a pas servi depuis un an et demi fonctionne dix minutes puis fait sauter le disjoncteur.

Je suis obligé d'utiliser un convecteur qui ne permet pas d'atteindre 60 degres. La polymerisation va prendre toute la nuit...