[résolu]Renovation Degauchisseuse Guilliet 410

Les pieces commandees arrivent à la vitesse d'un escargot suisse qui aurait oublié de desserrer son frein à main.

En attendant de recevoir la matiere pour usiner quelques pieces neuves, montage à blanc avec une seule courroie du nouveau tirant de tension de courroies sur le nouveau support du moteur qui n'est pas dans sa position definitive sur l'axe y de la machine. L'etiré que j'ai commandé pour faire un axe neuf n'est pas encore arrivé.

Le tirant est équipé de deux rotules Unibal M14 recuperees sur une voiture de course. Il remplace avantageusement la tige filetee tordue qui poussait tant bien que mal le contreplaqué percé de travers.



Le pre-reglage se fait en deplaçant la bague sur le tube qui est percé de 4 trous par pas de 10 mm. Pour le reglage fin, il suffit de tourner le tube ce qui visse ou devisse l'Unibal inferieure. Une fois le contre-ecrou inferieur bloqué, le reglage est fixe.

On voit sur la photo le nouveau moyeu de la poulie. Le moyeu conique d'origine etait cassé et il avait tellement battu qu'il presentait une ovalisation de trois dixiemes !

Ça devait faire un sacré concert de casseroles ! Pourtant je n'ai pas remarqué que le vendeur soit completement sourd...

Maintenant, tout est parfaitement rigide.

Les gros roulements etanches viennent d'arriver.
Je vais attaquer l'arbre porte-outil avant de m'occuper d'un carter de courroies efficace.

Une apres-midi complete passée pour arriver à demonter les lames de l'arbre.

D'abord une bonne partie des vis de serrage (
Carré de 12 sur plats) avait été massacrée par l'ancien proprietaire. Il a fallu enlever l'arbre pour travailler dans de meilleures condition à l'etabli.

Mais impossible de desserrer l'écrou de bout d'arbre, même avec une grande rallonge sur la clé. Finalement j'ai emmené l'arbre, ses paliers et les poulies à l'atelier et j'ai fini par reussir à desserrer l'écrou qui a été fortement endommagé.







C'est un pas à gauche. M25 x 250 LH. Evidemment, j'ai regardé dans la boite des tarauds à gauche, celui dont je vais avoir besoin, je ne l'ai pas. Bien que je n'y crois pas beaucoup, si. quelqu'un avait le taraud et pouvait me le preter, ça m'arrangerait bien. Et je suis a peu pres sur de ne pas avoir de plaquette de 2,5 interieure a gauche.  Donc, je vais encore prendre du delai de livraison.



J'ai pu retirer un palier, demonter mes lames et les coins. Evidemment les 20 vis vont passer à la benne à ferraille, mais je vais devoir en fabriquer parce que ce sont des vis specifiques.

Les coins sont nettoyes, repolis retaraudes.



J'ai aussi nettoyé la partie centrale de l'arbre qui porte les lames.



Elle est en bon état, mais j'ai reperé une petite bavure que je veux enlever avant remontage. J'attire l'attention de ceux qui voudraient faire ce type de travail sur la dangerosité de la moindre bavure. Une lame serree sur une bavure peut être ejectee par la force centrifuge.

Et je n'ai pas encore pu demonter le second roulement.

Je ne suis pas sur de l'architecture mais je pense que l'arbre doit etre en deux parties. Sinon, je ne vois pas comment le second roulement aurait été monté au milieu d'un arbre plus gros que l'alésage du roulement. J'ai fait un rapide essai à la clé a griffe, mais rien ne bouge.



Demain, je vais probablement tailler un gros six pans en bout d'arbre pour essayer de le devisser.

Encore une fois, je pense que le travail que je fais sur cette machine n'est pas à la portée d'un menuisier s'il n'a pas des competences en mecanique, et l'outillage nécessaire.

Un bricolage approximatif risquerait de provoquer un tres grave accident. Malgré mon experience des machines tournantes, je reste sur mes gardes et je deconseille à un néophyte de se lancer dans une telle renovation sans s'entourer de personnes competentes.

Il y a des jours dans la vie où on doute. Où on se demande si la decision qu'on a prise apres y avoir pourtant reflechi pendant des années était optimale.

Le jour d'hiver où mon chariot elevateur de trois tonnes a eu tant de mal à décoller ma fraiseuse Vernier du plateau du camion sur lequel je l'avais amenée est de ceux-ci.



Ça a été un moment difficile à vivre.

Mais les mauvais souvenirs s'estompent...

Et il y a d'autres jours où on se dit que la décision qu'on a prise des années plus tôt, sans pourtant pouvoir prédire l'avenir etait la bonne. Aujourd'hui est de ceux-là.

Comment aurais-je pu imaginer à l'epoque que j'aurais besoin de presque toute la table d'un metre cinquante de ma fraiseuse pour usiner un arbre de degauchisseuse avec un diviseur ? C'est pourtant ce que j'ai fait aujourd'hui pour aller tailler un premier six-pans de 38 et deux plats de 55 pour pouvoir demonter le second roulement de l'arbre porte-fers.



Est-il utile d'expliquer que si j'avais choisi une fraiseuse avec une tres classique course de 700, j'aurais du fabriquer des rallonges de table pour monter mon arbre ?

Cet usinage a tout de même pris du temps. Je n'ai plus la force de soulever mon diviseur et son mandrin. Et encore moins mon arbre avec sa grosse cage à roulement en fonte et sa poulie. J'estime le poids de l'arbre entre 50 et 70 kilos.

Une fois le materiel installé, les reglages faits, l'usinage du six pans de 38 en bout n'a été qu'une formalité.




Les plus affutés d'entre vous auront reconnu la butée achetee la semaine passee sur ce forum à Papy59 transformée en contrepointe version blindée.



Pour les plats de 55, il a fallu utiliser la seule fraise longue à plaquettes que je croyais disponible car la cage à roulements genait l'accessibilité.



Les plaquettes etaient en fin de vie et je n'en avais pas d'autres. Ce sont des plaquettes speciales (XDKT 11T3) à 150 Euros la boite... Donc, j'attends d'en trouver sur E. Bay à prix "Diesel" . Mais depuis des annees, je ne trouve rien en-dessous de 60 balles. Donc cette fraise que j'utilise une fois tous les trois ans a des plaquettes pourries... Sur les quatre, une seule coupait. Le montage avec contrepointe improvisee vibrait. J'ai crains un moment de prendre la derniere plaquette entiere dans la figure.

Mais les plats ont été terminés avec seulement quelques sueurs froides et la clé de 55 va tres bien.





Et finalement, maintenant que l'usinage est terminé, je viens de me rappeler que j'avais une autre fraise longue avec des plaquettes rondes qui aurait aussi bien pu faire l'affaire...

Mais si vous avez des XDKT 11T3, ne m'oubliez pas...

L'acier pour les levres de la table est arrivé en fin d'après-midi.

Usinage par une methode originale avec le materiel acheté a MPeter. Il y a quelques mois.




A mettre en parallèle avec ce qu'il est possible de faire avec la dernière generation de plateau magnetique (qui vaut plus cher que ma fraiseuse... )

Les plats de manoeuvre realises sur l'arbre porte-outil n'ont pas permis de devisser le bout d'arbre parce que l'arbre est en une seule partie.



En fait, c'est la poulie qui servait d'ecrou. Mais cette poulie n'a aucune forme susceptible de servir d'appui pour une clé de manoeuvre. La poulie-ecrou a un pas à gauche. C'est la courroie qui serre le roulement à chaque demarrage. Et pour le demontage ? Rien n'est prevu !

Maintenant que je connais l'architecture je pense qu'on pourrait essayer de faire demarrer la machine en marche arriere pour desserrer la poulie-ecrou. Mais ce n'est pas comme ça que j'ai compris comment etait assemblé cet arbre.

En fait puisque les deux cles d'un metre de longueur ne parvenaient pas a desserrer quoi que ce soit, j'ai sorti le chalumeau pour essayer de brûler un eventuel collage au Loctite. Et comme on n'arrivait toujours pas à devisser le bout d'arbre avec les deux clés, j'ai essayé avec une boulonneuse pneumatique à choc.

Et là, je me suis aperçu que la poulie pouvait tourner sur l'arbre !

Explication

En chauffant l'arbre s'est dilaté. La dilatation de l'arbre a diminué sa tension puisque le roulement etait toujours froid. Les vibrations induites par la boulonneuse ont devissé la poulie.

Un sacré coup de chance en fait !

Le fond du palier est en fait une grosse rondelle en fonte amovible. Une fois la poulie devissee, on peut sortir je palier et son chapeau côté poulie, le roulement et le fond de palier restant sur l'arbre, comme on le voit sur la photo ci-dessus.

Ce roulement 6410 (50 x 130 x 31) est monté serré sur l'arbre. Je n'avais pas d'extracteur avec des bras assez longs pour le sortir. J'ai donc poussé le roulement avec des vis prenant appui sur le fond de palier.



J'ai pris soin de proteger la partie de l'arbre sur laquelle je prenais appui avec des cales de recuperation. Mais je n'ai rien mis du côté du fond de palier. J'aurais dû... Le fond en fonte est fissuré. Je suis bon pour en refaire un en acier. L'XC48 et le roulement XXL ont été commandés cet apres-midi.

Du coup, j'ai repris la fabrication des lèvres de table.

Usinage des dents au plateau magnetique.



Et finition de la partie arriere qui est en fait une demi-queue d'aronde pour eviter le basculement de la levre dans l'outil.



12,3 degrés...



Bon, d'accord 12,3 c'est pas tres alcoolisé, mais je ne melange jamais usinage et biberonnage.

Ce soir, montage de la premiere levre.




Elle s'adapte parfaitement aux deux extrémités. Mais au centre elle est en legere saillie (environ 0,2 mm) par rapport à la table. En fait, c'est la table qui est usée de deux dixiemes dans la partie qui a le plus travaillé

Je n'ai pas encore decidé si je retouche la levre ou si je reusine completement la table sur deux dixiemes. Ça fait quand meme un beau morceau : 1,20 metre x 0,43 metre...

Ah si quelqu'un pouvait me preter une MU6... 1,50 metre de course longitudinale sur 700 de transversale. Ça, c'est pas de la fraiseuse de miteux !

Je pense avoir trouvé une Huron pour retoucher ma table d'entree.

L'usure de l'autre est insignifiante.



Je vais donc attaquer un montage d'usinage pour brider la table de la Guilliet sur la Huron des que j'aurais les cotes de la Huron.

Pas de nouvelle de la Huron pour cause de fermeture de fin d'année.

Les vis des brides du porte -outil sont introuvables. J'ai fabrique une trentaine de vis  en classe 12.9 pour remplacer celles d'origine bien malmenées et de surcroît pas toutes de la même longueur ce qui conduisait à un équilibrage approximatif.



Un boulot peu interessant, mais indispensable pour garantir la sécurité et limiter les vibrations grâce a des tolérances serrees.

Fabrication d'un fond de palier en acier pour remplacer le fond en fonte fissuré.



A la place de l'étanchéité par feutre dans une gorge, je fais un logement pour un joint à levre.





Les autres étanchéités de paliers par feutre sont aussi remplacees par des étanchéités en nitrile.

Ces joints n'ont pour seul but que d'empecher les poussieres de rentrer dans les paliers puisque les nouveaux roulements sont etanches et graisses à vie.

Je prepare aussi l'armoire electrique.



J'ai acheté (pas cher) il y a deux ans un lot d'armoires Schneider neuves en composite. J'aurais mieux fait d'acheter de l'acier. L'usinage de mon armoire libere beaucoup de fibre dans l'atelier. Bonjour les demangeaisons...

Et puis, ce n'est pas terrible pendant qu' à l'autre bout de l'atelier, derriere un rideau , le vernis d'une serie de portes seche...

Histoire de la société Guilliet

Lien

Reprise des travaux apres un gros  break pour cause de dos bloqué.

Peinture du bâti. Interieur noir mat, exterieur vert jade martelé dans le plus pur style des sixties debut seventies



Les tables attendront que mon dos soit completement retabli car tres lourdes.

Suite à la rencontre d'un "docteur es Guilliet" sur le forum Copain des copeaux je sais que cette machine pese 630 kg sans son moteur.

Aujourd'hui fin de la fabrication du support de l'armoire electrique, mise en appret et premiere couche de peinture.




Nettoyage et derouillage des glissieres de tables qui comportent des rainures de graissage taillées manuellement. On voit bien le travail de "sculpture" réalisé par l'ouvrier.



Chaque pièce est unique.

Une glissiere avant remontée avec de belles vis CHc M16 neuves à la place des vis forgees main et filetees à l'outil.




Pour les glissieres arrieres, il faut en plus refaire les dispositifs de reglage des lardons.




Repose du palier arriere sur le bâti, avec des vis neuves en "qui brille".




Montage du joint à lèvres neuf dans la plaque de fond de palier speciale fabriquée le mois passé et repose sur l'arbre. Tout se monte parfaitement.

Ce n'est pas le cas du gros roulement neuf de 50 x 130. L'ancien avait été extrait au forceps et, evidemment, le nouveau ne rentre pas sur l'arbre.

Petit sejour d'une heure au four. Le nitrile des joints resiste à 120 degres C. Donc reglage du four à 100.



Pendant que le roulement chauffe, montage de la glissiere commandee sur le protecteur de lames fabriqué le mois passé.



Le roulement chaud rentre sans effort jusqu'à l'epaulement de l'arbre.



Il n'y a plus qu'à attendre qu'il refroidisse pour l'inserer demain dans le palier.